News & Insights > Insights > Transition économique, sociétale ou environnementale, les assureurs en première ligne du changement 

L’actualité ne cesse de rappeler à quel point les compagnies d’assurance sont plongées au cœur d’une grande transition. Cette transition répond à trois enjeux principaux : de nouveaux consommateurs, l’impact exponentiel de la data et des technologies, et bien entendu, l’enjeu climatique. 

 

Vieillissement, nouvelles habitudes de travail, nouvelles mobilités... les assureurs doivent adapter leurs offres 

Le changement profond de la démographie française, vers un vieillissement inexorable de la population (rappelons que la proportion des plus de 75 ans devrait augmenter de 44% d’ici 2035), va intensifier les besoins en accompagnement liés au grand âge et à la dépendance. Le secteur public ne pouvant couvrir seul ces besoins (on estime à 39% l’apport nécessaire de financement en plus de l’aide étatique), les acteurs privés, assureurs au premier plan, ont un rôle majeur à jouer. Autre domaine où le besoin d’accompagnement se fait ressentir, les maladies chroniques et mentales, en progression continue ces dernières années : à titre d’exemple, l’explosion des cas de dépression (+30%) constatés depuis la crise du Covid. 

De nombreux assureurs répondent déjà à ces besoins avec des plateformes de services proposant des offres complètes autour de la santé et de la prévention, à l’image d’AXA ou  Malakoff Humanis. Ces évolutions sociétales amènent aussi les assureurs à réinventer leurs modèles d’affaires. L’enjeu : déployer des services complémentaires en aide à domicile, domotique, télé-assistance, voire hébergement en résidence. Des domaines où jouent déjà des acteurs spécialisés, avec lesquels des alliances sont à prévoir. Ces partenaires potentiels peuvent venir de l’hébergement (Korian ou LNA Santé avec des offres de type ‘EHPAD hors les murs’), mais aussi de la tech (des services comme ceux de Vitalbase ou Ma Boussole, qui facilitent la vie de l’aidant avec de l’information ou de la prévention).  

En contrepoint de cette assurance d’accompagnement, un besoin de flexibilité grandissant, qui se fait sentir au travers de l’essor spectaculaire de nouvelles formes de travail. Avec des contrats modulaires, souvent souscrits via des plate-formes partenaires (Wemind, Indeez, Heyme...), en self-service digital, les offres d’assurance à destination des freelances ou indépendants sont résolument différentes. Corollaire de ce mouvement, la libération des mobilités en centre-ville, l’essor de l’économie de la « fonctionnalité » (par opposition à la possession) redéfinissent les contours des assurances en IARD, requérant de la part des acteurs des approches nouvelles. Cas emblématique, le ‘pay-as-you-drive’ chez Zego (où la prime est calculée en fonction de la distance parcourue) est rendu possible par des objets connectés, le tracking des comportements clients et par la data. Citons également les premiers pas de l’assurance multi-modale avec Whim de Vaudoise Group en centre-villes suisses, qui assure les déplacements des utilisateurs quelque soient leurs moyens de transports. 

Data et nouvelles technologies pour améliorer productivité et expérience client 

Venons-en à l’impact de la data et des nouvelles technologies. Ces derniers mois, le boom extraordinaire des intelligences artificielles dites ‘génératives’ a pris le monde des affaires par surprise, et ouvert la porte à de nouvelles manières de travailler pour les assureurs. Rédaction automatisée de contrat, gestion quasi temps réel des sinistres, détection de fraude - c’est le métier même de l'assureur, et en particulier de l‘agent, qui est amené à évoluer, permettant bientôt à ce dernier de se concentrer sur la dimension humaine de son métier. C’est aussi l’apparition de nouvelles formes d’assurance, telles que l’assurance paramétrique, faisant un usage avancé de data et de capacités technologiques innovantes. L’impact est également palpable sur le marketing : génération instantanée de stratégies marketing (par exemple ‘SEO’), génération automatique des communications clients, moteurs de recommandation web - l’intelligence artificielle renforce son empreinte tous les jours. Surfant sur cette nouvelle vague, certaines « assurtech » ont changé de dimension mais aussi de statut, devenant des partenaires de choix des grands acteurs traditionnels - ceux-ci ayant compris l’importance d’effectuer des alliances stratégiques sur des sujets à niveau d’expertise élevé. Pour exemple, Matmut passe par Zelros pour optimiser les propositions de contrats faites par ses agents à leurs clients. Citons encore Golem.ai, Akur8 ou encore Shift comme pépites emblématiques de l’assurtech française expertes en intelligence artificielle, et toutes partenaires d’assureurs historiques. 

Anticiper et s’adapter aux changements climatiques et sociétaux  

Troisième challenge, le changement climatique et sociétal, qui place l’assurance devant un des plus grands défis qu’elle ait jamais eu. Rappelons que les assureurs ont dû débourser 10 milliards d’euros en réponse aux désastres climatiques en 2022 rien qu’en France. Continuer à jouer son rôle d’assureurs auprès d’agriculteurs, de résidents, d’entreprises assaillis de plus en plus régulièrement par les sécheresses, inondations, incendies, etc. va demander une redéfinition du métier même d’assureur. Des acteurs comme AXA Climate, qui forme déjà des millions de personnes à l’impact climatique au travers de la Climate School, et accompagnent les industriels dans les stratégies d’adaptation climatique, montrent le rôle sociétal que certains commencent à endosser. Dernier développement en date de cette école du climat : Butterfly, qui forme les dirigeants à “l’entreprise régénérative”. 

Il s’agit aussi d’accompagner les clients à devenir des acteurs plus résilients.  Des questions de fond se posent : Comment concilier performance financière et extra-financière ? Impact positif pour le business et les écosystèmes ? Des sujets étroitement liés : en préservant les écosystèmes des entreprises, on garantit la valeur à long terme de leurs actifs, donc leur robustesse. À titre d’illustration, La Banque Postale a lancé récemment un concours pour caractériser et quantifier les “actifs échoués” (actifs non compatibles avec l’économie bas carbone, dont la valeur va se déprécier) dans le secteur immobilier. De nouvelles offres d’assurance inclusive, de conseil en adaptation climatique apparaissent, actant les premiers pas d’un nouveau modèle pour les assureurs. 

 

Climat, Consommateurs et Technologies - trois enjeux de taille pour les acteurs de l’assurance, qu'ils doivent aborder de manière holistique et systémique, car ces enjeux sont étroitement liés. La réduction de l’empreinte carbone passera notamment par l’innovation technologique ; cette innovation technologique doit coller au plus près des mutations des comportements consommateurs ; et pour être en mesure d'assurer toute la population dans cette nouvelle donne climatique, les assureurs doivent éduquer des millions de consommateurs pour créer des comportements vertueux. Tout ceci signifie, pour le monde de l’assurance, des transformations profondes sur les politiques d’alliance et sur les feuilles de route stratégiques et opérationnelles, et sur l’ensemble des métiers. 

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L'expert métier :

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