Mieux comprendre la gouvernance de données pour identifier son rôle dans les enjeux d’accélération des transformations et de valorisation de la data 

Omniprésentes, les données s'immiscent de plus en plus dans le quotidien et la vie des entreprises. Et pourtant seulement 24% des entreprises sont pilotées par la data, selon une étude Alteryx de 2021. Une des raisons fondamentales dans les difficultés rencontrées à cette transformation data, est le manque de gouvernance de la donnée.  Mine d’or d'informations, la data doit être considérée comme un patrimoine de l'entreprise au même titre que ses ressources humaines, immobilières ou financières, et pourtant la gouvernance de la donnée est un sujet nouveau pour beaucoup d’entreprises hormis les banques et assurances qui ont été contraintes de manière réglementaire à traiter le sujet bien avant les autres industries.  La première étape pour avancer sur ce sujet est de définir ce qu’est la gouvernance des données, son périmètre, rendre concret ce concept nouveau aux multiples visages et clarifier les impacts et bénéfices tangibles que l’on peut espérer d’une telle initiative. A commencer par le top management, qui risque de voir dans ces initiatives d’abord son coût sans réellement percevoir les bénéfices alors qu’ils sont pourtant nombreux et multiples. 

Une gouvernance pour orchestrer  

Cheffe d’orchestre pour définir les bonnes pratiques de collecte, transformation et accès à la la donnée, la gouvernance des données a pour objectif ultime de faciliter l’accès et l’usage d’une donnée de qualité dans un cadre limitant les risques, risques cyber, risques de non-respect des réglementations telles que la RGPD. En somme la finalité d’une gouvernance de données qui fonctionne bien est de réussir à classer les données selon des normes et standards clairement établis dans l’entreprise pour mieux les comprendre et les appréhender et les mettre à disposition des utilisateurs qui en ont le droit et le besoin dans un cadre sécurisé et légal. 

La gouvernance des données aide à travers différents corps de métiers (que nous recenserons à travers un prochain article), à faciliter l’accès aux données qui transitent par l’entreprise en les rendant facilement exploitables. Cet objectif repose tout d’abord sur une organisation (des hommes avec des rôles et responsabilités clairement définies autour de la données), des processus et de normes (de gestion de référentiels, de droits d’accès, de documentation, de contrôle qualité) et des règles (légales, contraintes sécurité, éthique de l’usage de la donnée propre à chaque entreprise).  

Une gouvernance efficace aura ainsi plusieurs bénéfices :  

• Un accroissement de l’efficacité opérationnelle : je vais plus vite dans mes tâches régulière grâce à une donnée facilement exploitable et de qualité, mes projets sont déployés plus rapidement car je maîtrise mieux mon patrimoine data et les interlocuteurs clés à solliciter lorsque j’ai une question. 
• Des décisions plus rapides et mieux éclairées grâce à une mise à disposition aux bons décideurs de données utiles, dans le bon format, mise à jour récemment avec un haut degré de fiabilité  
• Une amélioration continue de la performance de mes cas d’usages utilisant la donnée : une donnée de meilleure qualité et de plus en plus riche améliore la précision de mes ciblages, de mes modèles de prévision… et par conséquent la performance des actions qui reposent sur ces données et algorithmes. 
• Une diminution des risques liés aux fuites de données, au non-respect des législations qui peuvent être considérables comme le démontrent les récentes attaques cyber ou les dernières amendes de la CNIL 

La gouvernance de données est donc un moyen qui épouse la mission première de l’entreprise : performance, augmentation du chiffre d’affaires et de la marge, efficacité opérationnelle. Elle s’inscrit souvent après une première étape de transformation data quand le nombre de cas d’usage, le nombre d’utilisateurs, le nombre de sources de données exploitées commencent à devenir très significatif et que la valeur de l’usage de la data a été démontrée. 

La loi des cinq piliers

Les 5 piliers que nous avons résumés ci-dessus, représentent les grands chantiers à mener pour une Data Gouvernance réussie.   

Comme tout projet de transformation, la communication interne et l’adoption des équipes sont clés pour assurer la réussite et la pérennisation du projet. Cela passe par la clarification des bénéfices pour tous, les métiers, l’IT les équipes data, la connaissance du patrimoine data, l’identification des opportunités qu'offrent la data pour être plus performant, innovant... dans chaque métier. Le rôle du dispositif d’accompagnement au changement et d’acculturation est donc clé pour la réussite du déploiement d’une gouvernance de données. 

Comme les challenges et sujets sont souvent nombreux, il est primordial de redéfinir régulièrement à la fois le périmètre (toutes données, ou données d’un domaine comme la finance, la RH, le produit) et ses priorités (documentation, qualité et acculturation), notamment sur les points de douleurs les plus impactants de la transformation data. Cela est spécifique à chaque société même si le sujet de gouvernance de données est un sujet valide dans tous les secteurs d'activité. 

La gouvernance des données n’est plus un besoin des grands groupes des secteurs bancaires et assurantiels (les précurseurs contraints par les réglementations financières), elle est devenue une nécessité pour toute entreprise qui se développe, désormais incontournable dans l’accélération des transformations data des sociétés.